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Catégorie : 6. Droit du travail, Nouvelles technologies et Liberté d’expression Page 3 of 7

informations et réactions du monde de l’Entreprise

Licenciement économique. Les conditions à respecter.

Dans le cadre d’un licenciement collectif, une entreprise doit gérer la question délicate du reclassement des salariés concernés par une suppression de poste. Pour simplifier, l’employeur leur donne un questionnaire afin qu’ils indiquent les limites géographiques dans lesquelles ils souhaitent que des recherches de postes soient effectuées. Une salariée répond qu’elle n’est mobile que sur le département du Cher. L’entreprise n’ayant aucun poste correspondant à sa qualification à lui proposer dans ce département, elle est licenciée. La salariée s’empresse de contester la rupture et obtient gain de cause devant la cour d’appel, une décision confirmée par la Cour de cassation (Cass soc 4 mars 2009).

La méthode de l’employeur, consistant à demander aux salariés de préciser- avant toute recherche et proposition de poste- leur mobilité géographique afin de limiter les recherches et propositions de reclassement ne répond pas à l’obligation légale de reclassement. Pour les juges, l’employeur ne peut pas limiter ses recherches en fonction des souhaits exprimés par les salariés, avant même qu’une proposition concrète ne leur soit soumise.

Je rappelle que la procédure de licenciement économique est contraignante. L’entreprise doit essayer de reclasser en cherchant un emploi similaire, ou à défaut, de catégorie inférieure, au sein de son entreprise ou de ses éventuelles filiales, en France comme à l’étranger. Une fois les postes identifiés, il reste à les proposer par courrier individuel à chaque personne concernée, en indiquant les détails nécessaires pour qu’elle puisse prendre sa décision en toute connaissance de cause : fonction, localisation, rémunération, conditions de travail…

Ce n’est que si aucun poste n’a pu être trouvé, ou si le salarié a refusé tous les emplois proposés, que l’employeur pourra le licencier. La tâche est assez complexe, surtout dans les grands groupes. Interroger préalablement les employés rendrait la tâche un peu plus facile, en cernant les aspirations de chacun.  Par exemple, si quelqu’un ne souhaite pas quitter la France, pourquoi perdre son temps à chercher ailleurs ?

L'entreprise a enfin une valeur "humaine" !!!

Après le Blog (1 an déjà !), Meilleures-Entreprises met aujourd’hui en ligne son site d’évaluation et d’information sur les entreprises.

Objectif : Aider à bien choisir son entreprise.

Grâce à la complémentarité de 3 sources d’informations (Salariés, Experts, Entreprises), Meilleures-Entreprises souhaite augmenter la transparence et améliorer la connaissance des entreprises.

Au cœur du concept, l’EDV (Employee Development Value) mesure la capacité des entreprises à développer ses collaborateurs.

L’EDV est attribuée par les employés et s’analyse sur 6 dimensions :

– salaire

– management

– environnement de travail

– développement durable

– promotion de la diversité

– développement des compétences

Libre à chacun de découvrir ainsi l’entreprise qui lui correspond !

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site.

Osram. Baisse de salaire ou licenciement ?

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Osram vient de proposer un deal assez « sec » à ses employés.

Et pose la vraie question du moment : peut-on licencier quelqu’un qui refuse une baisse de salaire ?

Petit rappel : OSRAM est l’un des 2 plus grand fabricants d’éclairage dans le monde, filiale de Siemens et compte 43 500 employés pour 4,5 miliards d’euros de chiffre d’affaire.

En France, OSRAM compte 900 employés pour 250 millions d’euros, basés à Molsheim (Bas Rhin).

Le deal est le suivant : 600 salariés se sont vu proposer :

– pour les cadres : abandon des RTT

– pour les autres : réduction de salaire de 12,5% sur 3 ans.

La proposition de réduction, comme le refus, sont légaux.

Le refus, en tant que tel, ne peut -légalement- pas être la raison du licenciement.

Mais puisque les salariés refusent une proposition de baisse devant reposer sur de véritables difficultés économiques,  la conséquence c’est que l’entreprise engage un PSE (Plan de Sauvegarde de l’Emploi, ex Plan Social).

Ce qui est intéressant dans le cas d’OSRAM, c’est qu’au lieu d’engager un PSE sur l’ensemble des 600 salariés de l’établissement et donc, de décider les départs selon les critères légaux (ancienneté, âge, situation familiale…), OSRAM a choisi de licencier directement les 108 personnes ayant refusé (source : L’express)

OSRAM choisit donc de privilégier un critère non prévu par la loi en cas de PSE.

Est-ce autorisé ? Normalement non. Mais ce cas pourrait faire jurisprudence.

Si tel était le cas, à la question : « puis-je être licencié si je refuse une diminution de salaire ? », la réponse deviendrait « oui« .

Car les critères de départs dans le cadre d’un PSE changeraient :

Seraient « sauvés » ceux qui participent économiquement à la sauvegarde.

Alors qu’aujourd’hui, sont « sauvés » ceux dont les situations personnelles sont les plus fragiles.

Le débat est lancé.

Ce cas sera tranché par la justice le  3 juillet 2009.

Prêt de salariés et télétravail.

L’assemblée nationale a voté hier deux dispositions de nature à distendre le lien entre les entreprises et leurs salariés.

La proposition de loi assouplit le prêt de main d’œuvre afin d’éviter les licenciements. Concrètement l’entreprise d’accueil prend en charge les salaires et les charges correspondantes et règle directement l’entreprise d’origine. C’est de cette manière qu’Inoplast a prêté 130 salariés à Iribus-Iveto pour répondre à une commande de la SNCF, voir l’article sur le sujet.

La proposition de loi prévoit qu’une convention soit signée par les deux entreprises, pour fixer les modalités (durée, rémunération…).

L’autre volet de la proposition concerne le télétravail, il transcrit la définition donnée par l’accord interprofessionnel du 17 juillet 2005. Le télétravail ne peut être imposé au salarié, doit faire l’objet d’un accord de l’employeur, matérialisé par un avenant au contrat de travail qui fixe les modalités de contrôle du temps de travail. Selon la proposition de loi, c’est l’entreprise qui doit prendre en charge les frais d’installation et d’équipement nécessaires.

Une autre disposition a été adoptée « en cas de circonstances exceptionnelles, notamment de menaces d’épidémie » le télétravail pourra être considéré comme « un aménagement du poste de travail rendu nécessaire pour permettre la poursuite de l’activité de l’entreprise ».

Enfin , comme prévu Philippe Lefebvre a retiré son amendement très controversé…voir ici ce que j’en pense.

Handicap. Quelques chiffres.

En France, il y a environ 1 million de personnes handicapées.

Le taux de chômage chez les personnes handicapées est de 19% (contre 9% sur l’ensemble de la population).

210 000 personnes handicapées cherchent donc un emploi.

Sur celles qui travaillent (725 000), 80% le font en milieu ordinaire, 15% en milieu protégé et 5% sont indépendants.

Source : SantéLog

Salaires des patrons en détail.

J’ai déjà eu l’occasion de faire la distinction entre les rémunérations des patrons de PME et celles des patrons de grands groupe.  On fait trop souvent l’amalgame. Les rémunérations des patrons de PME n’ont rien de décalé par rapport à leurs responsabilités.

Pour les dirigeants de grandes entreprises, on est dans des montants qui ne signifient plus rien pour n’importe quel salarié, ces montants disproportionnés font largement débat depuis quelques mois. Pour savoir de quoi on parle exactement, le Journal du Net donne le détail pour 120 dirigeants (entreprises du SBF 20).

Le premier de ce classement est Franck Riboud avec 4,3 millions d’euros en 2008.

Mais le plus intéressant, c’est quand le journal du Net se met à comparer la performance des entreprises et les augmentations de leur patron. STMicroelectronics affiche un recul de 1,6% en 2008 mais pour Carlo Bozotti , tout a augmenté en 2008, salaire fixe, bonus et avantages (+47,2% d’augmentation de rémunération totale). De même Marc Ladreit de Lacharrière augmente son salaire (+43,2% d’augmentation de rémunération totale) malgré les difficultés de son entreprise. Le chiffre d’affaires publié de Fimalac est en recul de 21,1%.

Sont ils vraiment attachés à l’entreprise qu’ils dirigent ? Qu’est ce qui les anime vraiment, leur réussite personnelle ou la performance de leur entreprise ?

Comment les équipes peuvent elles comprendre qu’elles doivent se serrer la ceinture, alors que le PDG est largement augmenté ? Comment motiver les équipes après ça ? Quelle est la référence à prendre si ce n’est pas le PDG ?

Je ne trouve plus du sens, peut être parce qu’il se dilue au sein du « groupe international ». Le PDG  doit le retrouver.Et le sens de la raison avec.

Télétravail en arrêt maladie ou congé maternité.

Le porte parole de l’UMP Frédéric Lefebvre a annoncé qu’il retirait sont amendement visant à autoriser le télétravail lors d’un congé maladie ou maternité, qui a provoqué un tollé.

Revenons sur cette idée loufoque, effrayante ?

Frédéric Lefebvre estime que son amendement visait à la « protection des salariés » et qu’il « a été pris en otage sur le plan politique » (source AFP)

Mais cet amendement, c’est inverser les rôles ou ignorer les relations managériales en entreprise.

D’après Frédéric Lefebvre « Prenons l’exemple d’un ingénieur immobilisé pendant 4 mois parce qu’il s’est cassé la jambe et qu’il souhaiterait ne pas abandonner son projet. Aujourd’hui il n’a pas le droit de poursuivre ses travaux depuis chez lui. Je veux lui offrir ce droit. L’employeur ne pourrait s’y opposer, sauf s’il motive son refus en expliquant pourquoi le salarié ne serait pas en mesure d’exercer son travail à distance. »(source le figaro.fr).

L’objectif, si je comprends bien, est de protéger le salarié au cas où l’employeur l’empêcherait de travailler. C’est sûr qu’il y a avait urgence à déposer cet amendement, y en a marre de ces employeurs qui nous empêchent de travailler ! Non mais sérieusement, donnez moi une seule raison pour que l’employeur refuse ? Un salarié censé être tranquillement à la maison pour se soigner manifeste l’envie de travailler, et le risque pour le pauvre salarié est que le méchant employeur refuse, juste pour l’embêter ? Bon d’accord, légalement l’employeur qui opte pour le risque zéro devrait refuser. Mais en pratique, à partir du moment où le salarié demande, ça se passe très facilement.

Quant au collaborateur qui passe derrière cet ingénieur passionné (je garde l’exemple) et qui ne se porte pas volontaire au travail alors qu’il s’est « juste » cassé un pouce, il va passer pour une feignasse. Non, cet amendement est tous sauf une protection du salarié.

Quant aux femmes en congé maternité, à part Rachida Dati, rare sont celles qui, de leur plein gré, travaillent pendant leur congé maternité. Si elles le font, l’employeur le demande plus souvent qu’il ne l’accepte.

Dans la pratique, comment pourrait on s’assurer qu’il n’y ait pas de pression de l’employeur ? Comment parler sérieusement de volontariat en entreprise ? Il n’y a pas de volontariat en entreprise. Il y a une hiérarchie, des règles. Il y a surtout un salaire et une évolution qui dépendent de l’avis du manager. Ce sera toujours mieux de travailler en congé maternité ou maladie, vis à vis de son manager…

Quand aux médecins, ça montre la confiance qu’il leur est accordée quant à leur capacité à juger si la personne peut travailler ou non !

Mais vraiment l’hypocrisie est de trop, autant être clair et parler de flexibilité ou de valorisation du travail. De mesure en faveur de l’employeur. Et là on pourra en discuter sérieusement.

Carreman. La France invente le reclassement mondialisé.

La France, pays avant gardiste à la pointe de la flexibilité et de la mondialisation. C’est bien connu.

On en a encore la preuve avec l’histoire passionnée de cette entreprise Castraise légalement contrainte à proposer un poste indécent (en Inde, ouvrier pour 69 euros/mois, sous contrat local) à 9 de ses employés licenciés.

On peut critiquer tant qu’on veut le PDG, le fait est que la procédure de licenciement économique oblige l’employeur à proposer un emploi dans le groupe, quelque soit le pays, la rémunération, ou la qualification -s’il n’y a rien d’autre-.

Fort de ses idéalismes béats, le droit du travail prouve que pour résister au bon sens et à la réalité d’un monde qui change, il est prêt à tous les grands écarts.

Car pour passer de la quasi impossibilité de licencier et des procédures extrêmes et stériles, à l’obligation pour l’employeur de proposer un poste n’importe où, à n’importe quel salaire, dans n’importe quelles conditions légales, il faut soit avoir un corps de gymnaste, soit un penchant artistique surréaliste. Dans les deux cas, un bon sens de l’humour.

Et finalement, de ce cauchemar de code du travail -dont le lecteur courageux finira par se dire qu’il doit soit monter une entreprise unipersonnelle, soit devenir avocat ou syndicaliste– difficile d’en comprendre la logique.

Mais surtout, et c’est pire, difficile de savoir s’il est bon de le suivre.

A en lire et entendre les retombées médiatiques désastreuses, le PDG de Carreman doit déjà avoir calculé qu’il aurait perdu moins en se taisant et en payant très cher une rupture conventionnelle.

67 000 ruptures conventionnelles depuis juillet. Faut-il s'en réjouir ?

La rupture conventionnelle, on en avait déjà parlé en l’accueillant comme une bonne nouvelle.

On poursuit notre suivi régulier.

En mars les ruptures conventionnelles représentaient un quart des entrées au Pôle Emploi.

10% des ruptures de CDI se font maintenant à l’amiable. C’est un succès. Les deux parties peuvent enfin se séparer légalement et rapidement. Enfin, on met fin à beaucoup d’hypocrisie. On sait bien que les départs souhaités par les deux parties se retrouvaient qualifiés de licenciement, pour ouvrir droit à l’assurance chômage et donc « frauder » auprès des ASSEDICS.

La procédure dure un mois. Elle est légère, il suffit de remplir un formulaire téléchargeable sur le site du ministère du travail, une fois cette convention cosignée, on laisse passer un délai de 15 jours, pendant lequel l’une ou l’autre des parties a la possibilité de se rétracter. Puis le document est envoyé à la direction départementale du travail, qui a 15 jours pour l’homologuer. A ce jour, 15% des conventions ont été invalidées par l’inspection du travail, surtout pour non respect de la procédure.

J’aurais tendance à me réjouir de cette procédure légère et efficace. Mais, il semblerait qu’il y ait quelques abus de la part des employeurs, selon Yves Nicol, avocat,  » rupture conventionnelle : à supprimer d’urgence » . L’hypocrisie aurait elle retrouver une place ? cette fois en masquant les licenciements en accords à l’amiable.

Comment trouver la bonne solution alors ? ça me désespère…

Restons pratique et regardons ici, Yves Nicol liste de façon très claire les avantages et inconvénients du dispositif pour les employeurs et les salariés, avec son oeuil de praticien.

A ce jour, peu de rupture à l’amiable ont été contesté devant les prudhommes, mais le risque existe bien. Les entreprises qui abusent de ce dispositif courent le risque de requalification de la rupture en plan social. Comme ce groupe de région parisienne qui avait signé une quarantaine de ruptures mais avait étalé ses demandes d’homologation sur deux mois.

Nouvelles régles des allocations chômage.

Au terme de négociation avec les partenaires sociaux, un accord sur l’indemnisation chômage a été signé fin 2008. Les conditions d’obtention des allocations chômage devraient changer à partir du 30 avril, voici un résumé:

Règle n° 1 : Un jour cotisé = un jour indemnisé

La période de versement est égale à la période de travail.

ex : 10 mois de travail ouvre droit à 10 mois d’allocation. Jusqu’alors on pouvait par exemple toucher 23 mois d’allocation après 16 mois de travail…ce qu’il prouve qu’il y avait une « disproportion » dans le système.

Les plus de 50 ans pouvaient toucher encore plus, par ex 36 mois après 27 mois de travail.

Quelle est la limite maximale dans le nouveau système ?

– pour les moins de 50 ans: 2 ans

– pour les plus de 50 ans: 3 ans

Pour la première inscription 4 mois de travail suffisent, alors qu’il fallait avoir travaillé 6 mois dans l’ancien système, dans les 22 derniers mois. Les mois de travail ne sont pas forcément continus mais doivent être dans les 28 derniers mois. Les plus de 50 ans bénéficient de plus de souplesse, puisque doivent avoir travaillé 4 mois dans les 36 derniers mois.

Attention, le minium de 6 mois est de nouveau requis dès la deuxième inscription.

Je ne sais pas quoi en penser. J’ai toujours trouvé que les durées d’indemnisation étaient excessives en France et que c’était le meilleur moyen d’exclure un chômeur de la vie professionnelle que de lui offrir le confort de prendre son temps à outrance, pendant des mois, voire des années. Maintenant que les difficultés pour trouver un emploi sont réelles dans certains métiers, je dois reconnaitre que notre système est une sécurité que beaucoup vont nous envier.

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