La Grande Démission fait des vagues de l’autre côté de l’Atlantique ! Au total, plus de 38 millions d’Américains ont quitté leur travail en 2021. Un phénomène qui fascine autant qu’il inquiète. En France, on craint son arrivée et on l’associe souvent à un manque de sens. Mais est-ce vraiment le cas ? 

Dans un premier temps, de quoi parle-t-on quand on parle de sens ? Au travail, il découle de la notion de “bullshit job” de David Graeber, ou les jobs à la con. L’expression désigne des professions inutiles, qui ne remplissent pas de but particulier pour la société, et pulluleraient dans les entreprises modernes. Pourtant, près de 78% des répondants à l’enquête HappyIndex®AtWork estiment trouver du sens dans leur fonction*.

On imagine ainsi souvent que la Grande Démission touche des cadres qui souhaitent changer de vie pour se lancer dans la menuiserie. Eh non ! Les emplois les plus touchés sont précaires. Il s’agit principalement des secteurs de la restauration, de l’hôtellerie… Des professions aux horaires longs, avec peu de reconnaissance et à la rémunération peu conséquente. Les confinements successifs ont donné l’opportunité à ces travailleurs l’opportunité de repenser leur rapport au travail. Ainsi, ce n’est pas tant le sens du labeur en lui-même qui provoque une vague de départs, qu’un questionnement autour de la place du travail dans sa vie. La nature de la relation avec son employeur est également remise en cause.

Il ne faut également pas oublier que le marché du travail américain est extrêmement différent du nôtre. Une législation plus flexible rend les démissions et changements de job plus simples. La France est au contraire plus protectrice dans ce droit du travail. La grande démission est donc un phénomène très corrélé à la situation des Etats-Unis, mais aussi lié plus aux conditions de travail qu’à la seule question du sens.

*Questionnaire EngagementIndex® 2021 ChooseMyCompany pour 3475 répondants, Réponses récoltées du 01/10/20 au 30/09/2021, via le site ChooseMyCompany.com