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Peut-on laisser des commentaires anonymes sur les sites de notation ?

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Tout le monde en parle : le licenciement des 2 salariés d’Alten ayant dénigré leur entreprise sur Facebook a été confirmé par le conseil des Prud’Hommes.

Facebook étant un site de loisir donc a priori relevant de la sphère privée, on aurait pu croire que la discussion était « privée », ce qui aurait automatiquement rendu le licenciement nul.

Et bien non.

Car en fait, cette discussion a été considérée comme « publique » dans la mesure où les commentaires étaient accessibles par les « amis » d' »amis ».

C’est évidemment le danger de Facebook, et beaucoup d’entre nous doivent s’être mis à chercher dans leurs historiques pour voir ce qui pourrait trainer…

Sur meilleures-entreprises.fr,  je développe un questionnaire (EDV) permettant aux salariés d’évaluer leurs entreprises. Je me sens un peu concerné par le sujet.

Quand j’ai contacté la CNIL pour déclarer meilleures-entreprises.fr, on m’a expliqué que le fait de donner son opinion via un questionnaire structuré ne pouvait pas constituer un dénigrement ou une diffamation (c’est ce que font tous les instituts statistiques). En revanche, donner son opinion de façon libre est risqué car c’est l’impact des mots qui est considéré.

Ensuite, d’après la CNIL, en cas de procès pour diffamation notamment, la justice peut réclamer l’adresse email de l’émetteur au site hébergeant le commentaire. Afin de retrouver l’auteur du commentaire.

C’est pour éviter les risques de diffamation et donc protéger les membres, les entreprises citées, et meilleures-entreprises.fr, que j’ai choisi de ne pas laisser la possibilité aux membres de laisser des témoignages ou opinions (vous êtes nombreux à me demander pourquoi j’ai fait ce choix)

Si vous en laissez sur d’autres sites, sachez donc que ce que vous écrivez peut engager votre responsabilité, et que vous êtes retrouvables via votre adresse email.

Répondez donc aux questionnaires, mais méfiez-vous des opinions.

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5 questions pour l'entretien de recrutement

  1. Bonjour,
    je me permets de mettre sur votre site des éléments du billet que j’ai publié ce matin sur mon blog :
    La décision du Conseil des Prud’hommes de Boulogne-Billancourt jugeant fondé le licenciement pour faute lourde de 3 salariés qui avaient échangé des propos ironiques sur le mauvais climat dans leur service des Ressources Humaines du Groupe Alten fait couler beaucoup d’encre … Tous les articles vont dans le même sens : Facebook est dangereux, Facebook contient beaucoup de « faux amis », Facebook n’est en réalité pas un espace privé mais plutôt un espace public (on oublie que les réglages permettent de privatiser entièrement son réseau !) …
    Mais la seule vraie question qui vaille semble ne pas être posée, du moins pour l’instant, à savoir comment et dans quel cadre les salariés peuvent-t-ils s’exprimer sur leur vie au travail?

    Toutes les statistiques le disent, et y compris les statistiques patronales, que les salariés ont massivement le sentiment de ne pas être écoutés ou entendus au travail. Ils ont confiance globalement dans le projet économique et la situation financière de leur entreprise mais constatent qu’ils n’ont pas la parole !

    Les réseaux sociaux sont un outil ou pourraient être un outil qui refonde totalement la vie au travail, les relations employeurs-salariés, les relations des salariés entre eux …

    A condition naturellement –et tout le monde partage cet avis–que cela ne devienne pas la « foire d’empoigne » ou la « poubelle ». C’est à dire que le respect et la qualité des propos échangés soient au rendez-vous. Mais si l’on s’écharpe si violemment parfois sur la vie au travail –un peu comme ces couples qui se tapent dessus parce qu’ils ne se parlent plus–, c’est qu’au travail, on ne se parle globalement pas suffisamment !

    Les outils de réseaux sociaux comme Facebook, mais il y en a d’autres, constituent une opportunité pour faire de la vie en entreprise une vie citoyenne normale et performante au plan économique et professionnel.
    Alors dans la vie au travail comme en dehors du travail, saisissons-nous des réseaux sociaux !

  2. Merci Hervé pour ton message.
    Je te rejoins complètement dans ton analyse.
    Il y a un énorme déficit d’expression des salariés dans les entreprises. Oui, on fait des questionnaires internes et les RH comme managers font souvent preuve de proximité et écoute.
    Mais leurs aspirations et leurs intérêts ne pèsent au final que très peu dans les processus de décisions, dans les choix d’organisations, les choix de gestion…
    Ils passent inévitablement après les clients et les actionnaires.
    Notre modèle économique ne sera pérenne que s’il équilibre durablement les intérêts.
    S’il n’y arrive pas, nous assisterons à des ruptures fortes. Nous en observons déjà beaucoup depuis longtemps : le désintérêt pour le travail, la dégradation du lien à l’entreprise, la méfiance vis à vis des managers et des patrons…
    Ils ne faut pas que de ruptures en ruptures, nous en arrivions à des révolutions.
    Il faut donc impérativement équilibrer les rapports de force.
    Les réseaux sociaux, les sites de notations, peuvent aider à rééquilibrer la balance. Ils offrent tout à coup des tribunes inespérées qui permettent enfin de peser parce qu’elles permettent de peser sur quelque chose d’important : la réputation.
    La réputation est un enjeu fondamental parce qu’elle influence les candidats (sans candidats de valeur, l’entreprise périclite), les clients (pas de clients et c’est la fin immédiate) et les actionnaires (notre système repose sur eux).
    D’ailleurs, si sur les réseaux sociaux ou sites de notation, on observe des excès dans un sens (dénigrement, mauvais esprit), ils ne sont que la réponse aux excès de l’autre. Dans la nature, tout fini bien par s’équilibrer.
    Oui, il faut se saisir des nouveaux outils pour s’exprimer, mais il faut le faire de façon intelligente, structurée, contrôlée, car les excès ou les dérapages ne viendront que décrédibiliser les démarches et mettre hors jeu les outils.

  3. charlotte

    j’ai laissé un témoignage désobligeant sur notetonentreprise.com
    C’est risqué ?

  4. heliance

    Oui c’est risqué. Il y avait un doute avant l’affaire d’Alten et Facebook, mais là, on voit clairement dans quelle direction le droit français se positionne.

    Si ton commentaire est jugé dénigrant (comme pour les salariés d’Alten), ou diffamant et que l’entreprise peut montrer un préjudice, ton entreprise peut demander à Notetonentreprise.com de remonter jusqu’à toi; et c’est possible car ils gardent ton adresse IP, et ton email.
    C’est clairement décrit dans les conditions d’utilisation http://www.notetonentreprise.com/conditions_fra.php

    « NoteTonEntreprise conserve l’adresse IP de ses utilisateurs. Pour ceux ayant procédé à une inscription NoteTonEntreprise conserve le pseudonyme et l’adresse de courrier électronique ».

    D’ailleurs, notetonentreprise.com connait ces risques et veulent se également se protéger. C’est pour cela qu’ils ont déclaré leur entreprise aux US et relèvent du droit US.
    « Les présentes Conditions et la relation de l’utilisateur avec NoteTonEntreprise en vertu de ces Conditions sont régies par la loi américaine. L’utilisateur accepte avec NoteTonEntreprise de se soumettre à la compétence exclusive des tribunaux américains en cas de litige résultant de ces Conditions »

  5. charles

    et les questionnaires ? C’est risqué ?
    Il y en a pas mal : l’EDV de http://www.meilleures-entreprises.fr, http://www.jobfact.com, http://www.notetonentreprise.com

  6. heliance

    Les questionnaires ne sont pas risqués.
    Ça fonctionne comme les sondages (Ipsos, Sofres, CSA…).
    C’est un cadre de questions structurées administrées à un panel de salariés d’une entreprise.
    Le risque éventuel, c’est de mentir sur son appartenance à une entreprise (ex, je note Danone alors que je travaille chez Nestlé).
    Mais si vous répondez à un questionnaire sérieux (par exemple, je sais que celui de meilleures-entreprises.fr est établit avec le CIFFOP (Master 2 RH de Paris2), vous êtes considérés comme sondé au même titre que les millions de gens qui répondent à des enquêtes tous les ans.
    Pour les sites qui les proposent, le risque est de ne pas être crédible (représentativité non prouvée). Ce n’est donc pas un risque légal mais un risque de crédibilité donc de trafic donc que leur business ne fonctionne pas.

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