DRH, je nous plains.
Observateurs privilégiés de la montée des eaux depuis quelques années, nous en sommes au choix les acteurs forcés ou complices.
Parce que notre système est ainsi.
Et que parce que dans toute dictature, il faut survivre.
Car ne nous y trompons pas : nous vivons une dictature.
Une dictature particulièrement difficile à identifier et donc à combattre car elle présente 3 caractéristiques inédites :
1. Elle repose sur trois socles idéologiques (les dictatures banales en ont souvent 1 seule) :
La Liberté, la Rentabilité et le Pragmatisme.
Prises unes par unes, ces idéologies sont quasiment inattaquables. Lorsque l’une d’entre elle est cependant remise en cause, les autres arrivent à la rescousse dans un mouvement de tornade incessant, balayant sur son passage, rapidement et sûrement tous les autres modèles, cultures, croyances, religions… .
2. Il n’y a pas de Chef Suprême.
Pas de Chef, cela veut dire -en théorie- que la place est libre. Et que tout le monde peut se croire Chef. C’est donc une dictature extrêmement aspirationnelle et entraînante.
Mais personne ne voit qu’il n’y a -en pratique- pas de place de Chef. La course est donc sans fin, et inexorablement frustrante.
3. Son organisation (ou administration) n’est pas verticale ou mécanique, mais organique.
Cela signifie que les centres de prises de décisions ne sont pas prédéfinis, qu’ils bougent, qu’ils s’adaptent et qu’ils mutent. Il est donc à la fois extrêmement difficile d’identifier des responsables et les processus qui nous consomment à petit feu.
Que faire ?
1. Désacraliser nos idéologies actuelles : la Liberté ne justifie-t-elle pas bien souvent l’Individualisme ? La Rentabilité mène-t-elle nécessairement à l’Optimisation ? Quelles sont les limites morales au Pragmatisme, et quand sort-on du Bon Sens ?
2. Introduire de nouvelles idéologies, comme par exemple le Bien-Etre, le Partage…
3. Reconnaître un Chef. Aucune société ne vie durablement sans chef. C’est trop risqué. La place laissée vacante explique les délires de la Finance. Il faut stopper cela car nous en payons un prix trop élevé.
4. Clarifier les organisations, les rôles et responsabilités de chacun. Interdire le management par l’abstrait. Forcer à revenir à des structures plus simples et lisibles qui permettent de savoir à qui l’on rend des comptes.
Voilà.
Un programme simple somme toute.