La loi Sarbanes-Oxley impose aux sociétés cotées aux États Unis et à leurs filiales étrangères de mettre à disposition de leurs employés un dispositif d’alerte professionnelle leur permettant de dénoncer les délits financiers dont ils ont connaissance.

Dans cet esprit, une filiale française de la multinationale Stryker, l’entreprise Benoist Girard, a opté pour le site www.ethicspoint.com qui permet de dénoncer les pratiques douteuses de ses collègues.

La version française respecte bien les limites imposées par la CNIL, notamment l’encadrement des champs possible de dénonciation. Mais il suffit de se connecter au formulaire canadien ou belge pour remplir les champs « abus de stupéfiants » ou « sujet d’inquiétude », qui ouvre la porte à tout et n’importe quoi. Il est également possible de se connecter et d’envoyer un rapport sur quelqu’un, sans même être salarié de l’entreprise, ce qui facilite la tache de nos meilleurs ennemis…. Saisi par le CE de l’entreprise, le TGI de Caen doit dire aujourd’hui si ce dispositif est légal.

Cette affaire montre que la France n’est culturellement pas prête à inciter à  la délation, ça nous rappelle de mauvais souvenirs…

On prône la courage, la responsabilité et c’est plus glorieux de régler les problèmes les yeux dans les yeux. Mais, bien cadrés, ces systèmes d’alerte sont efficaces et objectifs. Au delà de dénoncer une pratique d’une personne (ou plusieurs), l’affaire est confiée à un spécialiste indépendant qui la gère en toute confidentialité. Une enquête est menée par des professionnels, et l’entreprise est informée pour action seulement si la fraude est avérée. Ce système est respectueux de la personne dénoncée, à partir du moment où le rapport est fait par une société indépendante. Si l’enquête montre que la personne n’a rien fait d’illégal, personne ne saura rien de cette affaire.

Et, pour la personne qui parle, il n’y pas de risque de règlement de compte dans le parking ou de mise au placard…

Et vous qu’en pensez vous, seriez vous prêt à utiliser ce type de dispositif ?

Source Veilleur de jour