Ces quatre dernières années, les entreprises ont mis en œuvre des plans de recrutement, notamment pour faire face à l’effondrement des effectifs lié aux départs à la retraite. Et l’enjeu est de taille, l’Europe a déjà perdu 2,5 millions d’actifs de moins de 25 ans depuis 2000, et il y en aura encore 20 millions de moins en 2025.
Malgré un taux d’emploi globalement faible en France par rapport à l’Europe, les jeunes diplômés ont été particulièrement visés par les plans de recrutement, notamment dans le secteur de banque et de l’assurance. Toujours pour rééquilibrer les départs en retraite, les métiers techniques ont été aussi largement concernés par les recrutements du secteur industriel. Le groupe Suez, par exemple, aurait recruté près de 9 000 personnes en France en 2008.
Les grandes entreprises ont donc largement ouvert leurs portes aux recrutements : c’était la période du « GO ».
Mais la récession a bouleversé les perspectives et les comportements des entreprises. Le contexte économique pèse fortement sur le marché du travail. Nous entrons à nouveau de plein fouet dans la période du « STOP », avec un gel des recrutements.
L’explication en chiffres :
Après un recul du PIB de -1, 2 % au premier trimestre 2009, l’INSEE prévoit une baisse de -0,6 % au deuxième trimestre 2009. La baisse du PIB ne devrait atteindre que 2,25 % selon les dernières annonces du gouvernement.
Dans ce contexte économique, l’INSEE prévoit la perte de 590 000 postes cette année. Le nombre d’emploi atteindrait son plus bas niveau depuis 2000.
Le taux de chômage devrait donc poursuivre sa hausse amorcée début 2008, pour atteindre environ 10% au quatrième semestre 2009, revenant ainsi à son niveau de 1999.
Les jeunes sont particulièrement touchés, avec un taux de chômage moyen de 21% en 2008 et une hausse de 32 % entre février 2008 et février 2009. Evalué aujourd’hui à un peu plus de 410 000, le nombre des jeunes chômeurs devrait dépasser la barre du demi-million avant la fin de l’année.
Selon l’APEC, les perspectives de recrutement de jeunes diplômés perdent neuf points en un an et même quatorze points par rapport au pic atteint au troisième trimestre 2007.
L’INSEE note également « la hausse du sous-emploi depuis trois trimestres (…). Elle est principalement liée au chômage technique ou partiel ». Ce chiffre est en hausse de 160.000 personnes sur le trimestre, soit +0,6 point.
Quant au baromètre APEC du 3ème trimestre 2009, il confirme la dégradation du marché de l’emploi des cadres. Seules 35% des entreprises interrogées prévoient de recruter au moins un cadre au cours de 3 prochains mois. Pour Eric Verhaeghe, président de l’APEC, « ce chiffre est le plus bas jamais atteint de puis la création du baromètre en 2002 ». Et l’étude monte que tous les secteurs sont concernés par cette baisse de recrutements, à l’exception du secteur médico-social.
Pourtant, l’expérience prouve que la pratique du STOP & GO en matière de recrutements est désastreuse pour l’image de l’entreprise. Non seulement elle perturbe le fonctionnement interne car le gel des recrutements ne correspond jamais aux besoins réels mais surtout elle demande encore plus d’efforts et de moyens pour reconquérir les candidats.
Article proposé en partenariat avec exclusiverh.com
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