La France consacre depuis 2002 environ 1,5 % de son produit intérieur brut à la formation professionnelle continue et à l’apprentissage, ce qui a représenté en 2007 un investissement de plus de 27 milliards d’euros.

Les OPCA (Organismes paritaires collecteurs agréés) sont les acteurs clés du système. Cogérés par les syndicats et le patronat, ils sont des intermédiaires qui collectent les cotisations formation obligatoires payées par l’entreprise et les gèrent de façon mutualisée. Les OPCA financent avec les entreprises les stages de formation. Ils ont également un rôle de conseil et d’orientation auprès des entreprises. En effet, les entreprises, et en particulier les PME, ont de quoi se perdre dans la masse des 48 600 organismes de formation recensés en France. Mais il n’y a pas de système de certification officiel, ce qui réduit l’action des OPCA.

D’une part, l’analyse du système de formation professionnel fait ressortir les inégalités quant à l’accès  à la formation :

29% des ouvriers accèdent à un stage au cours de leur carrière, contre 60% des cadres.

– Les inégalités frappent aussi en fonction de la taille de l’entreprise. Le salarié d’une PME de moins de 20 salariés a cinq fois moins de chances d’être formé qu’un salarié en poste dans une société de plus de 500 personnes. Et il disposera d’une enveloppe de 75 euros par an en moyenne, contre 781 euros dans un grand groupe.

– Le statut de l’emploi a également une forte influence dans l’accès à la formation.  Les CDD suivi par l’intérim, ont moins accès à la formation que les CDI.

Le projet de loi vise à résoudre les dysfonctionnements du système actuel. Il prévoit notamment de réduire le nombre d’OPCA. Tous ceux qui collectent moins de 100 millions d’euros devront se regrouper avant la fin juin 2011. L’objectif étant d’en compter une vingtaine au total (99 aujourd’hui). L’autre principale mesure prévoit que 5 à 12 % des sommes qu’ils recueillent soient affectées aux stages pour les moins diplômés.

D’autre part, une mission clé de la formation professionnelle est d’adapter la main d’œuvre aux besoins de l’entreprise. Or, chaque année entre 250 000 et 500 000 offres d’emploi ne sont pas pourvues, faute de candidats présentant les compétences nécessaires. Pourtant depuis 2004, les régions sont chargées du pilotage de la formation des chômeurs et sont tenues d’évaluer régulièrement les besoins de recrutement des entreprises. Elles interrogent les entreprises via des questionnaires, analysent et indiquent aux antennes régionale Pôle emploi les cursus à financer en priorité. Ce système n’a pas encore porté ses fruits.

Aujourd’hui seulement 13% des demandeurs d’emploi ont une formation au cours de leur période de recherche d’emploi. Le projet de loi de réforme et de développement de la formation professionnelle prévoit la mise ne place d’un fond paritaire de sécurisation des parcours professionnels doté de 900 millions d’euros en 2010 pour financer la formation de 700 000 salariés peu qualifiés et de chômeurs supplémentaires dès 2010.

Sources : Darès,Céreq.

Article proposé en partenariat avec exclusiverh.com