Serait-il possible que la rémunération d’un dirigeant soit inversement proportionnelle à la valeur qu’il créé pour son entreprise ?
Et bien oui.
Jean Gatty (président d’une société de gestion de portefeuille) et Martin Hirsch (Haut-Comissaire aux solidarités actives contre la pauvreté) l’ont démontré aujourd’hui, dans les Echos.
Ils ont étudié la rémunération des patrons des 90 sociétés qui composent l’indice représentatif des « petites » capitalisations françaises (le Small 90), avec un chiffre d’affaires moyen de 375 millions d’euros.
Résultats:
– la rémunération médiane (fixe + variable) de ces patrons est de 299 000 euros en 2008
– en moyenne, l’action de ces 90 entreprises a augmenté de +54% entre 2001 et 2008
– les 9 entreprises dont les actions ont le plus progressé (+640%) ont été dirigées par 9 patrons les moins payés (203 000 euros en 2008)
– les 9 entreprises suivantes dont les actions ont le plus progressé (+160%) ont été dirigés par 9 patrons un peu mieux payés (236 000 euros)
– les 9 entreprises qui ont le plus dégradé leur valeur (-76%) ont été dirigées par les patrons les mieux payés (675 000 euros)
– les 9 entreprises suivantes ayant le plus dégradé leur valeur (-54%) ont été dirigées par le 2ème groupe de patrons les mieux payés (438 000 euros)
– Pour info, sur 90 patrons, 3 sont des femmes.
Et dire que la quasi totalité des ces entreprises ont mis en place des systèmes d’évaluation de la performance. rationnels, liant les augmentation à l’atteinte d’objectifs !
Et comme rien ne vaut mieux qu’un petit tableau pour bien comprendre, en voici un.