Le documentaire « bienvenue dans la vraie vie des femmes » sur canal + (repéré grâce à Tout pour Elles), nous montre que concilier la vie de mère avec une carrière professionnelle est loin d’être acquis, et revient sur le plafond de verre.
«Tout ça a plus évolué dans les têtes que dans la réalité concrète» nous dit un expert du sujet. « Où sont les femmes diplômées ? avis de recherche… 60% des diplômés sont des femmes, mais une fois sur le marché du travail, elles s’évaporent… ». En effet, nous sommes en général plus brillantes dans nos études (ce n’est pas moi qui le dit mais toujours l’expert) mais ne représentons que 45% de la population active et 30% des cadres.
La mère qui travaille doit parfois renoncer à son plan de carrière, parce qu’il n’y a pas de place en crèche pour tout le monde en France. Aussi parce que certaines fonctions à responsabilité s’avèrent non conciliables avec la vie familiale (horaires, déplacements…), et d’autant plus qu’elles sont tenues traditionnellement par des hommes.
Dans une enquête publiée en 2007, l’association « grandes écoles au féminin » met en évidence la réalité des différences de parcours Hommes- Femmes :
Si l’ambition (faire la meilleure carrière possible) et l’investissement professionnel sont similaires, les situations professionnelles sont contrastées à âge égal et même niveau d’études.
–28% des femmes siègent à des comités de direction, contre 43% des hommes.
–63% des femmes encadrent une équipes, contre 76% des hommes.
– Les disparités apparaissent dès le premier emploi avec un salaire inférieur de 18% pour les femmes, parmi les diplômés de moins de 30ans, et culmine à 27 % entre 36 et 40 ans. Enfant(s) et mobilité sont collectivement perçus comme des freins
Une autre étude faite auprès des polytechniciennes montre que, 5 ans après leur diplômes, on note une différence salariale marquée entre les hommes et les femmes, les femmes ont des carrières moins rémunératrices. Et surtout, même parmi l’élite et après des études qui demandent des sacrifices (je suppose, n’étant pas moi-même polytechnicienne), un bon nombre ne travaillent pas. Est-ce réellement un choix de leur part ? Est-ce rentable pour la société de financer les études de femmes qui ne « peuvent » pleinement exercer les fonctions qui leurs sont destinées ?
Une choses est frappante dans le documentaire. Les jeunes filles interviewées n’expriment aucune crainte quand à leur développement professionnel, pour elles la révolution est déjà faite. Mais elles ont encore des batailles à mener. Les chiffres, encore une fois, parlent d’eux même, les femmes disparaissent au fur et à mesure que l’on monte dans la hiérarchie.
– 30 % des cadres sont des femmes
– 17% des cadres dirigeants sont des femmes
– 10% de femmes sont dans les conseils d’administration des grandes entreprises françaises (et quasiment exclusivement aux postes des DRH ou Directrice de la Communication).
Alors face à cela, pour créer de ma mixité dans les entreprises, pourquoi pas instaurer le système des quotas. La Norvège oblige les entreprises cotées en bourse a compter 40 % de femmes aux conseils d’administration. A suivre.
Pour revenir sur ce documentaire qui m’a inspiré cet article, une associée d’Accenture, Armelle Carminati-Rabasse, a dit cette phrase qui m’a fait réfléchir à ma propre éducation. Elle parlait de l’autocensure des femmes et du regard de la société, « avoir de l’ambition pour une fille n’est pas toujours convenable, ce n’est pas très joli ». A nous les filles d’oser assumer nos ambitions.Tout part de là.