Rappelons le concept, Le Café de l’avenir propose aux jeunes diplômés de se faire « coacher » dans le cadre de leur recherche d’emploi, par des professionnels des Ressources Humaines. Les tuteurs sont volontaires et suivent la personne jusqu’à ce qu’elle finalise son projet professionnel et trouve un emploi.
A ce jour, plus de 1500 jeunes ont été suivis et le Café de l’emploi s’est développé en province.
Je suis allée au débat « Parce que j’ai le droit de réussir » que l’association a organisé hier.
J’ai retenu quelques pistes de travail pour les entreprises :
-La première est de « rendre l’entreprise plus humaine ».
Tous les discours sont centrés sur l’individu, les DRH invités s’accordent pour dire que la personnalité est essentielle pour eux, au delà du diplôme.
Puis une étudiante intervient, « les entreprises disent rechercher des personnes…mais, en tant que candidat, on se retrouve face à une machine.
En effet, le premier contact avec l’entreprise n’a rien d’humain, il est complétement virtuel, via des formulaires de candidatures électroniques. Dans un groupe, c’est mission impossible de rentrer en contact avec un Responsable Recrutement pour suivre sa candidature, même par e mail ! Dans le meilleur des cas, on reçoit un accusé de réception automatique, sur le modèle proposé par le prestataire SIRH « Nous avons bien reçu votre candidature, si vous n’avez pas de réponse au bout de 3 semaines, vous pouvez considérer que malheureusement votre candidature n’a pas été retenue… »
– La deuxième piste est de se réconcilier avec les universités, de traduire les enseignements de l’université en compétences dans l’entreprise. « Il ne faut pas se priver des viviers de talents de l’université », comme le dit Daniel Warnier, EDF.
Sur ce thème d’ailleurs, voila une initiative qui va dans ce sens: Opération Phenix.
Mais c’est finalement le système universitaire qui est montré du doigt :
-Il manque un maillon très important dans les université, c’est le « département Relations Entreprises », qui favoriserait le rapprochement des 2 mondes.
– L’université ne prépare pas à intégrer l’entreprise. En sortant de l’université, « il faut passer d’une culture du savoir à une culture de résultat » selon Aflonso Castro de Microsoft.
Hâkim Hallouch, Responsable du pôle égalité des chances à Sciences Po Paris ajoute « L’université offre un enseignement massif, qui ne fait pas émerger les compétences des individus. La conception du savoir doit évoluer vers du learning, du teaching » (des notions qui n’ont effectivement pas de traduction fidèle en français…).
Et pour les jeunes en recherche d’emploi qui ont pu relaté certaines mauvaises expériences de recrutement, les tuteurs se sont engagés à « décoder » les entreprises pour eux, c’est à dire décrypter les entreprises qui ont des bonnes ou mauvaises pratiques RH…. pour cela meilleures-entreprises.fr devrait aussi être très utile !