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Favi est une fonderie basée à Hellencourt, dans la Somme (80). L’entreprise créée en 1957, compte 435 collaborateurs.

Chaque année, 7% du profit de Favi est redistribué à ses salariés, sous réserve que l’entreprise ait atteint 8,5% de marge brute (ce qui d’après son DG, Jean-François ZOBRIST, a toujours été le cas).

Les salariés, en grande majorité ouvriers, perçoivent donc en moyenne entre 3 à 6 mois de salaire supplémentaires chaque année.

Au-delà de ce principe de répartition qui pourrait peut-être en inspirer certains, cette entreprise Picarde affiche des principes de management particulièrement volontaires. Je ne peux que vous conseiller de faire un petit tour sur le site de l’entreprise et de consulter les nombreuses fiches « management ».

Vous y apprendrez que chez Favi, « l’Homme est comme on le considère !« .
Que « c’est avoir une piètre considération des opérateurs et des opératrices que de les faire pointer, c’est-à-dire qu’avant même de travailler, on considère qu’ils peuvent volontairement arriver en retard. Que c’est avoir une piètre considération des opérateurs et de opératrices que de mettre tout sous clé par peur du vol. Que c’est avoir une piètre considération des opérateurs et de opératrices que de multiplier les contrôles en cascade : contrôle sur chaîne, contrôle volant, contrôle expédition etc. »
Ainsi, « Quand l’Homme n’est pas bon, ce n’est généralement pas sa faute mais celle de la structure, donc de la mienne à moi, le Chef »

Les dirigeants s’inspirent et citent de Gaulle lorsqu’il proclamait  » En ce pauvre monde qui mérite d’être ménagé, il faut avancer pas à pas, procéder d’après les circonstances, et respecter les personnes. »

Concrètement, voici quelques applications de ces principes (fiche TPF5-3):

« – Absence de places de parking réservées: les cadres, le Directeur se garent là où il reste de la place.
– Les locaux sociaux et sanitaires des opératrices et opérateurs sont bien supérieurs en aspect à ceux des bureaux ou de la direction.
– L’intéressement est partagé à stricte égalité, entre tous les acteurs de l’entreprise, sans aucune considération hiérarchique.
– Toute mise en place d’action est précédée d’une phase de création, ou d’attente de circonstances favorables à l’annonce de l’action.
– Il n’y a pas de repas de caste; toute l’usine fait la fête ensemble, ou ne fait pas la fête.
– Les augmentations, et les investissements, sont déterminées par consensus et au plus prés du terrain.
– L’HOMME est BON par principe, il n’est donc ni voleur, ni fainéant ce qui induit la suppression de tout moyen ou système de contrôle (magasins, pointage, portes fermées à clés..) »
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Je n’avais encore jamais lu de telles actes de foi « managériaux ».

Il serait évidemment intéressantde savoir comment les ouvriers vivent cela.

Mais rarement une direction n’avait osé afficher clairement de tels principes ouvertement Judéo-Chrétiens, le tout dans une ambiance Picarde plutôt bon enfant, qui -il faut le reconnaître- séduisent par leur ambition humaniste