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Pourquoi la chasse sur LinkedIn n'est pas adaptée aux entreprises

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Imaginez :

1. vous vous abonnez à LinkedIn

2. vous faites une requête et vous affichez les profils que vous cherchez

3. vous envoyez un email aux candidats qui vous intéressent

4. vous rencontrez ceux qui sont intéressés par votre entreprise et votre mission

5. vous embauchez

Résultats :  vous êtes allé vite et vous avez économisé les frais de cabinet de chasse, soit 20-25% du salaire annuel du candidat

Problème : cela n’est pas si simple.

Pourquoi ?

Raison 1 : le candidat n’est pas … candidat

Un cabinet de recrutement essaie de trouver une correspondance entre un candidat et un recruteur. Le candidat connait la règle, donc même s’il est sollicité, il sait qu’il doit encore convaincre le recruteur.

Mais lorsqu’il est sollicité par le recruteur lui-même, le candidat se retrouve dans une position de force inédite. Il est déjà « choisi ».

En réalité, c’est faux. Mais mettez-vous à la place du candidat qui décroche son téléphone et qui entend « Bonjour, c’est L’Oréal, on est intéressé par votre profil. Peut-on se voir svp ? »

De ce petit bout de conversation téléphonique découlent 2 problèmes :

Le recruteur perd son ascendant : cela biaise l’entretien et déforme la négociation salariale.

la gestion du refus est compliquée : « Vous ne m’avez rien demandé. Je vous demande de venir me voir. Je vous écoute. Je vous indique qu’en fait vous ne m’intéressez pas ».

Raison 2 : il est risqué d’être en première ligne

Tout bon RH s’expose le moins possible, c’est bien connu. Or là, on lui demande de sortir du bois et d’aller chasser tout seul. Quels sont les risques ?

Mettre en péril la confidentialité : recruter est stratégique. Détailler ses besoins revient à ouvrir le grand livre de son entreprise. Il convient donc de filtrer le plus possible les candidats avant de leur parler librement. Appeler des CV (fut-ce-t-ils excellents) n’est pas la même chose que de rencontrer des candidats validés par un cabinet.

Risquer sa réputation : recruter est un processus intégrant des étapes parfois laborieuses. Il faut répondre aux questions des candidats, débriefer les candidats non retenus, faire des réponses négatives…

Les RH savent le faire mais sous la pression opérationnelle, il se peut que certaines étapes soient négligées. Or dans un processus de recrutement, l’image de l’entreprise est exposée. Lorsque le cabinet ne fait pas bien ce travail de suivi, le candidat est fâché contre le cabinet. La belle affaire.

Mais des candidats frustrés et énervés contre des employeurs représentent de tout autres risques. Car les réputations se construisent vite.

Raison 3 : chasser sur LinkedIn requiert une organisation adéquate.

De l’élaboration du besoin au tri de CV en passant par l’organisation des rendez-vous, l’évaluation, le suivi, les propositions financières, les négociations…les étapes dans le recrutement ne manquent pas.

Toutes les étapes sont maîtrisées par n’importe quel RH qui se respecte. Mais les accomplir toutes peut être fastidieux et surtout, requiert des compétences différentes. Internaliser la chasse nécessite donc une petite organisation que les recruteurs ne peuvent pas forcément s’offrir

Les lions l’ont compris : ils ont le pouvoir. Ils laissent donc aux lionnes le soin de chasser.

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  1. JFK

    Article intéressant,… et quelle triste constat…

    Ecrire vous l’article opposé : « Pourquoi être chassé via Linked in est adapté aux candidats ». Ou alors suffit il de reconstruire l’article en inversant le sens des phrases…

    Conséquence de cet article : une bonne recherche de candidature comporte plusieurs points :

    – avoir un ascendant sur le candidat, le mettre en position de soumission, faiblesse

    – pourvoir ainsi alors lui proposer un salaire malhonnête qu’il aurait refusé autrement,

    – pouvoir donner un refus sans éprouver d’embarras

    – conserver la confidentialité de son entreprise en effectuant un premier entretien ou le candidats reçois peu d’informations (mais lui, est bien mis sur le grill)

    – faire faire ce sale boulot par une entreprise externe

    Finalement, en tant que candidat, ne cherchez de nouveaux emplois que via LinkedIn ou Viadeo et ne repondez pas aux annonces.

  2. Il est vrai que le recrutement sur Linkedin est une pratique délicate. Pourtant, de nombreux jeunes diplômés recherchent activement un emploi via ce site. Le défi pour les entreprises est donc d’apprendre à gérer cet outil, plutôt que de le laisser totalement de côté !

  3. siegfried

    Je rejoins JFK
    Comparez les méthodes de recrutement des différents pays, Canada, USA, RFA et vous en déduirez la différence de méthode de management.
    Il n’y a pratiquement qu’en France que les offres n’indiquent jamais quelle est l’entreprise qui recrute. Le candidat s’improvise Sherlock Holmes pour exprimer sa motivation par rapport à une situation ou il arrive en cheval aveugle. Salarié, subordonné….ailleurs expert, challenger,

  4. minna

    Tout à fait d’accord avec les commentaires.

    Il est vraiment pénible de nos jours en France de devoir postuler sur des offres dont on ne connait rien de l’offreur, en l’occurence de l’employeur.

    On postule en aveugle. Il est même de plus en plus fréquent de n’avoir qu’une indication approximative du lieu de travail, c’est aberrant !

    Tout cela pour sauvegarder la chasse gardée des cabinets de recrutement. Vous vous imaginez si les entreprises commencaient à recruter elles-mêmes par les biais des réseaux sociaux, mais que deviendraient ces chers cabinets de recrutement…

  5. Je pense qu’il faut savoir vivre avec son temps; les réseaux sociaux sont synonymes d’avenir !

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